mardi 22 mars 2011

Alex Turner - Submergeant Submarine



Alex Turner avait su autrefois montrer son don pour créer des mélodies accrocheuses et des chansons au rythmes endiablées au sein des Arctic Monkeys, premier groupe anglais sorti de la machine Myspace, souvenez-vous. Il a ensuite retroussé ses manches, soigné ses cheveux, troqué ses baskets pour des chaussures et lancé sa plume sur des airs plus doux et envolés, aux côtés de son acolyte Miles Kane, sublimant ainsi sa jeune carrière avec The Age of The Understatement, unique album des Last Shadow Puppets, acclamé et récompensé par la critique.
Après le retour des Arctic Monkeys avec leur Humbug longuement débattu par les fans, on attendait la prochaine création du jeune prodige anglais. Le voilà qui pointe son nez derrière un tout petit et timide EP, dédié à la Bande originale du film Submarine, long-métrage de Richard Ayoade dont la sortie est prévue pour le 13 juillet 2011.

En 6 petites chansons, Alex Turner a tenté de créer un paysage calme, apaisé, doux, répondant à la texture assez rétro du film, ses images en bord de mer et son esprit adolescent entre questionnement et mélancolie.
Après une première écoute qui pourrait paraître légèrement fade, on se rend compte petit à petit que finalement, monsieur Turner a vraiment su poser son talent au bord de mer et faire sortir de sa guitare de très belles mélodies au gré du vent et des vagues lui chatouillant les pieds. Après un léger aperçu de Stuck On a Puzzle en intro, les deux premières chansons originales restent extrêmement calmes. On dodeline gentiment de la tête, bercée par la voix douce de Turner (on retrouve d'ailleurs l'arrangement de certaines chansons des Last Shadow Puppets, notamment The Time Has Come Again) sur un rythme lent, idéal pour quelques minutes de contemplation et de repos. La 4ème chanson de l'EP, It's Hard to Get Around the Wind, prend un parti légèrement plus folk, mais toujours très doux.
Stuck On a Puzzle arrive enfin, plus affirmé et direct que les chansons précédentes (sûrement par l'ajout d'une batterie absente jusque là), et donne un coup de punch à l'EP qui commençait à tendre dangereusement vers la longue berceuse.
On termine enfin sur Piledriver Waltz, promenade tourbillonnante et lumineuse, dont le rythme à trois temps (de valse, donc) au refrain donne un petit côté carrousel mélancolique à la chanson et conclut cet agréable EP.

Les textes sont aussi à noter, répondant avec humour aux interrogations adolescentes qui semblent faire l'objet du film, et gardant toujours cette touche poétique propre aux textes de Turner.

On gardera donc ce Submarine bien au chaud de côté, petite bulle d'oxygène dans ce raz-de-marée musical de sorties printanières, et en attendant les images magnifiées par la musique (ou la musique sublimée par les images).


En écoute : Piledriver Waltz en premier teaser de l'EP et du film.

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