lundi 7 février 2011

Iron & Wine - Un peu d'amour propre



On attendait avec impatience le retour d'un des barbus (et mon dieu, quelle barbe !) les plus respectés de la folk américaine contemporaine, surtout après la réussite de son précédent album, The Shepherd's Dog. Déception ? Nul ne connait le mot en ce territoire béni. Iron & Wine nous embrasse avec la même langueur délicieuse : proprement et simplement. Kiss Each Other Clean tient effectivement ses promesses, prenant le chemin de tentatives légèrement plus risquées, de mélanges de styles (sans pour autant se détacher de sa douce folk de prédilection) qui apportent consistance et goût à ce qui aurait pu plonger dans une fade niaiserie guitaresque. Les pieds dans l'eau, Samuel Beam nous entraîne dans son univers toujours plus lumineux, coloré et d'une fraîcheur apaisante. Allons nous-y noyer.

Le voyage s'ouvre sur le sympathique prologue Walking Far From Home, récit d'un voyage où la nature est admirée et magnifiée, accompagnée de choeurs qu'on reconnaît bien à Samuel Beam. De discrets effets entourant la voix sous-entendent d'ores et déjà les quelques libertés prises dans l'album. Tentatives qu'on retrouvera tout au long, notamment sur Me and Lazarus qui joue sur une basse sautillante, allant jusqu'à des sonorités funk pour le cas de Monkey's Uptown.

Un saxo par-ci, des accents gospel par là (Big Burned Hand), voire des ambiances légèrement plus inquiétantes pour Rabbit Will Run et sa mélodie si distante, pas question de s'ennuyer chez Iron & Wine, on joue la carte (gagnante) de la diversité. Que l'auditeur puriste (et donc probablement barbu) se rassure, on retrouve du Beam tout craché aux quatre coins du tableau : Godless Brother In Love pour n'en citer qu'une. Mais ces quelques reminiscences semblent du coup bien molles comparées à l'intérêt des autres compositions.

Explosion finale pour You Fake Name is Good Enough For Me, qui se prête à toutes sortes de tentatives musicales réussies, dont les 2 premières minutes de fol éclat laissent place à une mélodie plus mélancolique, dont la tension effectue une gradation parfaitement maitrisée vers un son peu à peu plus direct, plus rock d'une certaine manière, pour enfin clore les 7 minutes du morceau, et un album qui restera, peut-être, dans les très bonnes références de cette heureuse et prolifique année 2011.



Amoureusement vôtre, Bex (la petite nouvelle)

2 commentaires:

  1. Excellent album.
    Je pensais écrire dessus mais je n'ai pas eu le temps et tu l'as fais bien mieux que moi.
    Enchanté, au fait.

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  2. Merci ! J'ai eu un peu peur de ce premier article, à vrai dire. Mais je suis maintenant lancée !
    Enchantée de même.

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